J’ai encaissé la situation malsaine dans laquelle je travaillais jusqu’à ce que mon corps lâche, jusqu’à ce qu’il m’arrête. Je ne voulais pas être dans cette situation, j’aimais enseigner. Il fallait endurer toutes conditions néfastes coûte que coûte. Au moins, je pourrais continuer à m’épanouir en enseignant si j’omettais telle chose et que je prenais encore plus sur moi. Comme on m’a dit de nombreuses fois, c’est normal de souffrir les premières années.

Je sais que vous avez aussi été dans ce même genre de cas de figure. Quand on se ment à soi-même, ça ne fonctionne qu’un moment, car le corps va prendre les devants par la suite pour nous faire voir les choses en face… et ce ne sera pas la méthode douce.

J’étais en arrêt de travail à 25 ans. Je ne me reconnaissais plus. Ma tête remplie de jugements intériorisés me dévalorisant, je n’arrivais pas à accepter la situation que je vivais. Je savais une chose : je ne voulais plus perpétuer dans cette situation toxique. Mais que faire ? J’étais tiraillée entre les deux options que j’avais : rester ou partir de cet emploi, car oui ce n’est qu’un emploi. J’ai réalisé que j’avais revêtu le costume de l’enseignante jusqu’à penser que c’était moi. Non, c’était un métier où une partie de moi s’exprimait. Il en va de même pour toutes les autres choses. Par exemple, si vous souhaitez travailler sur vos excès de colère, il faut d’abord comprendre que vous n’êtes pas ces excès de colère, c’est une partie de vous qui s’exprime dans une situation particulière à cause d’une certaine raison. Il faut apprendre à cerner ce qui est nous.

Après avoir revêtu la tenue du guerrier spirituel, j’ai enfin écouté ma petite voix intérieure, mon cœur, qui me criait la chose juste à faire pour moi, peu importe le jugement que les autres pouvaient avoir de moi par la suite. J’ai pris du recul sur la situation.

J’ai décidé de m’honorer et de CHOISIR ce qui serait le mieux pour moi : quitter ce milieu qui m’était néfaste et être heureuse. Ça n’a pas été facile, car je pensais à ce que les autres (les parents, les enfants, les collègues…) penseraient de cette décision drastique. Je me suis alors rappelé que peu importe ce que nous faisons ou non, les gens nous jugeront. Alors, autant se choisir en marchant dans notre vérité, ce qui sonne juste pour nous.

J’ai PLANIFIÉ ce qu’il fallait faire pour sortir de ce milieu de travail : j’ai rédigé ma lettre de démission, réfléchi à comment j’allais l’annoncer à ma supérieure et mes collègues, pensé à ce que je pourrais faire par la suite, etc.

Déjà que la première étape n’a pas été facile, il fallait ensuite AGIR pour mettre place mon nouvel objectif : être heureuse de nouveau en retrouvant la paix. Agir en alignement avec soi-même est très libérateur. On sent notre coeur rayonner, s’alléger… Ça n’empêche pas qu’il peut y avoir de la nervosité à oser s’affirmer, dire sa vérité, car on n’en a pas l’habitude. Par contre, je peux vous garantir que vous serez largement gagnant en choisissant de dépasser cet inconfort, car vous aurez honoré votre vérité.

Après avoir rédigé ma lettre de démission, je l’ai remise à ma supérieure. J’ai annoncé la nouvelle à mes collègues, aux élèves, aux parents, etc.

À cette étape, je pensais que j’en avais fini : j’ai appliqué ma décision. Mais non. Il faut maintenant s’adapter aux changements qu’entraîne la décision et analyser comment on se sent par rapport à ceux-ci. Dans mon cas, il s’agissait de le faire par rapport à ma décision de démission. Bien que cette décision est pour le mieux, elle n’est pas pour le moins inconfortable par moment. C’est normal, c’est la nouveauté ! Ce qui est connu est confortable.

Donc,  c’est  le moment de VOIR le changement mis en place et faire l’introspection sur cela.

C’est la dernière étape de la mise en place de l’intention afin qu’elle soit durable. Il s’agit d’INTÉGRER la SAGESSE des expériences et leçons vécues afin d’être plus alignés avec nous-mêmes au quotidien. Ça nous évite de nous retrouver de nouveau dans des situations similaires par la suite. Dans mon cas, cela se traduit par le fait de ne plus accepter de rester ou d’entrer dans des situations où l’on profite de moi à mon désavantage, où l’on ne me respecte pas, etc. … Ou plutôt, devrais-je dire, d’accepter seulement d’avoir et d’être dans des situations harmonieuses et respectueuses !